From Fedora Project Wiki

En ce mardi 2 juillet 2013, comme tous les six mois, la célèbre distribution GNU/Linux libre et gratuite Fedora nous propose une nouvelle version après plusieurs semaines de développement. Cette 19e version répond au nom de Schrödinger Cat's, en l'honneur d'une expérience de pensée très célèbre de la mécanique quantique.

Fedora est une distribution communautaire dévellopée par le Projet Fedora et sponsorisée par Red Hat, qui lui fournit des développeurs ainsi que des moyens financiers et logistiques. Fedora se présente comme une sorte de vitrine technologique pour le monde du logiciel libre, c'est pourquoi elle inclut davantage de nouveautés par rapport à d'autres distributions, ce qui peut en faire une distribution instable à certains égards.

Fedora garde toutefois un rôle central dans le développement de ces nouveautés via le développement en amont. En effet, les développeurs de la distribution contribuent également directement au code d'un certain nombre de logiciels libres contenus dans la distribution dont le noyau Linux, GNOME, NetworkManager, PackageKit, PulseAudio, X.org, la célèbre suite de compilateurs GCC, etc. Cliquez ici pour voir l'ensemble des contributions de Red Hat.

Par ailleurs, les distributions RHEL et CentOS (plus indirectement), plus professionnelles et plus stables, sont développées à partir d'une version de Fedora et mises à jour environ tous les 18 à 24 mois. Notons que CentOS est un clone gratuit de RHEL, cette dernière étant certes libre mais payante, offrant ainsi un support technique et une garantie.


Liste des nouveautés

Environnement bureautique

Comme d'habitude, nouvelle version de Fedora, nouvelle version de GNOME. Cette fois-ci c'est la version 3.8 qui fait honneur. Ainsi un pack d'extension du mode classique remplace le vieillissant mode restreint, portage de Epiphany vers Webkit2, la plupart des applications finissent leurs portages sous GTK3 avec une intégration plus poussée dans l'environnement bureautique, apparition de l'application horloge. Sans compter plus d'une soixantaine de correctifs mineurs.

Bien entendu, KDE n'est pas en reste avec la version 4.10. Le navigateur de fichiers Dolphin a été particulièrement retravaillé entre ajouts, corrections et amélioration des performances. Le système de bureau sémantique Nepomuk, souvent décrié pour ses problèmes de performances, a subi des modifications pour le rendre plus efficace tout en améliorant le système d’étiquetage des fichiers. Le système d'indexation de contenu de Nepomuk, qui se nommait Strigi, a été remplacé par 5 composants différents suivant le type de fichiers pour améliorer la qualité du code, les performances et apporter de nouvelles fonctionnalités. De nombreuses applets Plasma ont été porté vers la nouvelle technologie QtQuick de Qt pour améliorer le rendu et la qualité du code. Sans oublier le gestionnaire de fenêtre KWin qui a subi de grandes améliorations pour le stabiliser.

Les amateurs de MATE seront servis avec la version 1.6 de leur environnement favoris. systemd-logind remplace ConsoleKit pour les composants nécessitant des autorisations spécifiques. le gestionnaire de fichier Caja supporte DBus et améliore la connexion à distance. Les notifications sont maintenant plus personnalisables. Les thèmes ont subi de nombreux correctifs et de nombreux composants internes ont été remplacés par des variantes plus modernes et maintenables, notamment utilisés actuellement par GNOME 3.

Et la nouveauté technologique de l'impression 3D fait son apparition dans Fedora. Un ensemble d'outils a été porté et intégré afin de supporter cette technologie sur des imprimantes compatibles comme le RepRap. Pour la modélisation, outre Blender, il y a l'intégration de OpenSCAD. Ensuite des logiciels tels que Skeinforge ou Slic3r vont traduire ces modèles en instruction G-Code afin de manipuler l'imprimante 3D. Mais avant impression, les logiciels de contrôle de l'impression comme Printrun, Cura ou RepetierHost prendront le relais. Ces outils sont également disponibles pour les deux versions précédentes de Fedora, moyennant l'activation des mises à jour de tests. Fedora devient ainsi l'une des premières distributions à supporter une chaine complète d'impression 3D et bien intégrée.

Administration système

Installation

Fedora 18 a été l'occasion de la refonte graphique du logiciel d'installation Anaconda. cette fois, l'objectif a été centré sur l'amélioration de cette base tout en gardant une grande compatibilité avec les logiciels de post-installation des environnements bureautiques. Anaconda propose du coup des options plus avancés pour la gestion des disques, permet d'ajouter un dépôt logiciel ou utilise mieux les threads pour une expérience utilisateur plus fluide même en cas de traitement lourd. Le mode texte bénéficie également de nombreuses retouches.

Mais Anaconda bénéficie également d'une amélioration du support des commandes Realm de kickstart. Ainsi si la commande 'realm join example.com', pour joindre la machine durant l'installation via un domaine AD ou FreeIPA, cela demande un seul mot de passe voire aucun pour contacter le domaine afin de simplifier la vie des administrateurs systèmes qui doivent gérer un grand parc de machines.

Le logiciel de configuration post-installation, firstboot, a également été revu. Il permet entre autre la configuration de l'heure, du mot de passe root et la création d'utilisateurs. Son interface est plus proche de l'expérience utilisateur de Anaconda. Un travail important a été fourni pour gérer au mieux la relation entre Anaconda, firstboot et des logiciels des environnements bureautiques comme GNOME 3 qui gèrent cette étape.

Gestion de paquets

RPM a subi une cure de jeunesse avec la version 4.11 du gestionnaire de bases de paquets de la distribution. Au menu une amélioration des performances a été enregistré, la détection des conflits de fichiers a également été amélioré et le fichier de macro %config est mieux traité. Les fichiers de spécifications des paquets RPM ont été un peu revue avec une meilleur séparation de la licence et de la documentation et une amélioration des erreurs de parsing du fichier qui sont plus dorénavant plus claires.

La configuration par défaut de Yum vis à vis des groupes a été changé de group_command=compat à group_command=objects. Ainsi maintenant, si un groupe installé possède un paquet supplémentaire, un yum upgrade l'installera et l'affectera à ce groupe. De plus, en acs d'installation d'un groupe et de sa suppression plus tard, tous les paquets du groupe seront désinstallés et pas plus.

Serveurs logiciels

La gestionnaire de bade de données MySQL laisse place à son fork MariaDB par défaut. Outre le fait que les deux sont compatibles, MariaDB apporte une amélioration des performances dans certains cas et d'autres correctifs uniques. C'est aussi un logiciel communautaire et indépendant du bon vouloir d'Oracle. Pour des raisons de compatibilités, MariaDB utilisera le nom de paquet mysql tandis que le logiciel original utilisera le nom community-mysql.

Le serveur de gestion des DNS, BIND, a été réécrit et passe de la version 9 à 10 qui inclut maintenant la gestion des serveurs DHCP. L’architecture logicielle a été revue avec plusieurs utilitaires indépendants pour gérer le DDNS, les zones de transfert entrants, les zones de transfert sortants et les statistiques. La qualité de service est ainsi amélioré en réduisant les dépendances entre eux au minimum. Il supporte également les gestionnaires de bases de données SQL comme SQLite (mais MySQL et PostgreSQL viendront plus tard).

Alors que l'impression 3D a reçu un important travail d'intégration, l'impression 2D poursuit son chemin avec CUPS 1.6. Cette dernière version du serveur d'impression utilise le format PDF plutôt que PostScript comme format de base, ce qui simplifie les traitements d'autant que les imprimantes modernes supportent nativement ce format. Il supporte maintenant les profils ICC d'étalonnage des couleurs, la découverte et l'usage du réseau via Avahi. Les filtres et autres traitement non inclus dans Mac OS X ont été séparés dans un autre composant, cups-filters, géré par la Linux Foundation afin de rester au plus près de la version officielle. Sa gestion protocolaire du réseau a été également revu afin d'éviter les envois de données en clair à tout le monde notamment via le Wifi. DNS-SD et Avahi sont utilisés à la place.