From Fedora Project Wiki

En ce mardi 17 novembre 2009, comme tous les six mois, la célèbre distribution GNU/Linux libre et gratuite Fedora nous propose une nouvelle version après plusieurs semaines de développement. Il s'agit cette fois de la 12e version qui répond au nom de Constantine en l'honneur d'un village au Michigan portant le même nom.

Fedora est une distribution communautaire sponsorisée par Red Hat qui lui fournit des développeurs et des moyens financiers et logistiques. Ce projet a pour objectif d'être une sorte de vitrine technologique pour le monde du logiciel libre, ce qui explique l'inclusion de beaucoup de nouveautés en avant garde par rapport à d'autres distributions réputées comme plus stables. Néanmoins, Fedora garde un rôle central dans le développement de ces nouveautés via le développement enupstream. En somme, les développeurs de Fedora participent également au développement des logiciels comme : Linux, GNOME, NetworkManager, PackageKit, PulseAudio, X.org, GCC, etc.

Il est également important de noter que certaines distributions plus professionnelles et plus stables, en l'occurrence, Red Hat Enterprise Linux(que l'on abrège souvent par RHEL) et indirectement CentOS sont développées à partir d'une version de Fedora, environ tous les 18 à 24 mois.

Changelist de Fedora 12

Les environnements graphiques

Fedora a intégré dans cette version la mouture la plus récente de l'environnement graphique KDE, à savoir la version 4.3. Celle-ci a fait l'objet d'ajout d'à peu près 2000 fonctionnalités et la correction de 10 000 bugs.

GNOME est également fourni dans sa version 2.28. Cette dernière a également vu s'octroyer une série de nouveautés, dont la plupart ont d'ores et déjà été résumées dans une news précédente.

Installation et matériel

L'installateur graphique Anaconda a subi une grosse cure de corrections et se dote désormais de la gestion des BIOS-RAID (0, 1, 5 et 10) d'Intel, permettant d'étendre le support par défaut des différents types de disques.

Concernant le matériel supporté, Fedora 12 apporte un grand nombre d'améliorations, notamment dans le support des webcams que ce soit pour les pilotes ou pour les interactions possibles (comme la modification du gamma ou de la luminosité).

Cette nouvelle version inaugure le nouveau serveur Xorg (xserver 1.7.1) qui offre désormais le support des écrans tactiles multi-points.

De plus, grâce à DisplayPort, pour les possesseurs de cartes Intel, il est possible d'exploiter les derniers types de connexions DVI.

Les possesseurs de cartes nVidia ou ATI n'ont pas été relégués au second plan avec le support de KMS pour ces deux types de cartes avec leurs pilotes libres afin d'obtenir un démarrage plus rapide, une meilleure stabilité et un plus grand confort d'utilisation.

Fedora poursuit également sa lancée débutée avec la onzième version : ceux qui possèdent un processeur 32 bits utiliseront désormais des binaires compilés pour les architectures i686, ce qui améliorera les performances au détriment du non-support des modèles les plus anciens.

Par ailleurs, une amélioration a été faite au niveau de la consommation d'énergie avec une optimisation des entrées et sorties favorisant une meilleure expérience de l'utilisateur pour les personnes en possession d'ordinateurs portables.

Pour terminer, NetworkManager supporte maintenant les connexions via un téléphone portable relié à Internet par connexion 3G. Cela permet, à l'heure où les ventes de téléphonies mobiles connectées à Internet augment significativement, d'avoir une connexion 3G permanente même depuis son ordinateur. En outre, cet outil de gestion du réseau supporte enfin l'IPv6.

Gestionnaire de paquets

Fedora a souvent été critiquée pour l'usage de YUM et PackageKit pour gérer les paquets à base de RPM. Ces critiques pourront peut-être bientôt prendre fin car de grandes évolutions y ont été apportées. En effet, PackageKit offre désormais une meilleure gestion des dépendances. Ainsi, si un utilisateur ou un programme demande à utiliser un programme qui n'est pas installé, PackageKit pourra installer ce logiciel sur confirmation de l'utilisateur. Par ailleurs, ce dernier permet désormais l'installation de programmes via une interface web à l'instar d'APT avec le protocole apt (apt://<paquet>).

Toujours dans les paquets, le format RPM change d'algorithme de compression, optant pour XZ (LZMA dernière génération) qui est bien plus efficace que gzip. Ce changement permet d'avoir des paquets moins volumineux à télécharger et la possibilité d'en mettre plus sur les CD et autres médias.

Virtualisation : fusion de KVM/QEMU

Attardons-nous brièvement sur la version précédente de Fedora, nommée Leonidas, qui avait commencé une tâche très importante dans la virtualisation en fusionnant KVM et QEMU.

D'un côté, QEMU, fournit un processeur et un émulateur de système, permettant aux utilisateurs de démarrer des machines virtuelles, mais également la possibilité de démarrer des systèmes et environnements différents avec le même matériel. Par exemple, il est possible de démarrer une machine en PPC (ancien processeur utilisé chez Apple par exemple) sur un ordinateur de bureau. De l'autre, KVM, fournit un support permettant de faire tourner des machines virtuelles dans la même architecture que l'hôte sans avoir de réelle virtualisation à faire. Cela permet un gain important en terme de performances.

Cette fusion permet d'avoir un seul paquet pour un projet ambitieux et un travail plus efficace. À partir de maintenant, le projet porte uniquement le nom KVM, tout en gardant QEMU en son sein.

Quatre points importants ressortent de ce travail :

  • La mise en mémoire de sauvegarde permet à la machine virtuelle KVM d'utiliser une mémoire, dite de sauvegarde, afin de réduire les consommations mémoires et d'améliorer les performances en réduisant les appels au cache du processeur.
  • Les redémarrages des systèmes « virtualisés » lors de la modification ou création de nouvelles interfaces réseaux sont une perte de temps pour l'utilisateur. L'utilisateur peut désormais lancer un démarrage à chaud (comme lorsque vous branchez une clef USB) des interfaces réseau.
  • Le format de l'image disque utilisé est nommé qcow2. Comme toujours l'objectif est un gain de place et une bonne vitesse de lecture/écriture de l'image. Pour cela, un remaniement du format permet grandement d'accéder à l'objectif. Pour ceux qui seraient intéressés par les améliorations, il est possible de voir une comparaison de temps d'installation pour une RHEL 5.3.
  • Lors des mises à jour de KVM (surtout QEMU), la configuration matérielle reconnue par le système virtuel était changée. Cette mise à jour impliquait pour certains systèmes d'exploitation (par exemple Windows) une demande de revalidation de la licence à chaque fois. À présent le matériel détecté est constant à chaque mise à jour permettant un gain de temps précieux.

Ces quelques points ne sont que la face émergée de l'iceberg des améliorations fournies dans cette fusion et nous promet de devenir une alternative à d'autres outils comme la VirtualBox.

Des modifications sur les logiciels

Comme dans d'autres versions récentes de distributions, le client de messagerie instantanée Pidgin laisse la place à Empathy, qui sera installé par défaut. Ce dernier permet une meilleure intégration à l'environnement graphique GNOME.

L'un des changements les plus importants est, notamment, l'arrivée de PolicyKit en version 1.0 qui signe la maturité du concept. Déjà proposé auparavant, cet outil achève une étape importante dans sa progression. Le but est d'attribuer ici aux utilisateurs des droits supplémentaires à l'origine prévus uniquement pour root mais qui sont non critiques. Comme modifier l'heure du système ou la mettre à jour.

Pour les développeurs

Fedora de par son objectif souhaite rassembler plus de contributeurs et améliore donc régulièrement les outils de développement mis à disposition.

L'outil ABRT est maintenant proposé, il permet de relever les crashs et autres bogues du système majeurs pour envoyer un rapport détaillé au Bugzilla du projet. Cela permet d'avoir plus de rapports de bogues en simplifiant la vie des utilisateurs d'autant que les bonnes informations sont envoyées dès le départ.

Côté multimédia

Fedora poursuit le travail débuté avec l'outil de gestion du son de PulseAudio. Celui-ci simplifie le changement du matériel utilisé pour l'entrée ou la sortie du son et une améliore la gestion de l'enregistrement sonore.

Concernant la vidéo, c'est l'usage de la dernière version de Theora, la 1.1, qui est mise en avant avec les optimisations qui l'accompagnent. Le service gérant le Bluetooth ne s'active que lorsqu'il est sollicité, ce qui permet de meilleures performances au démarrage et une économie d'énergie sur les portables.

Et pour ne pas changer, Fedora change son look pour cette version, se dotant d'un thème Clearlooks redessiné et des images plutôt abstraites rappelant vaguement le logo de Fedora en mosaïque.

Mises à jour classiques du système

Comme il est de coutume lors d'une mise à jour de Fedora, de nouvelles versions des logiciels les plus réputés sont proposées dans la configuration par défaut. Voici une liste non exhaustive comprenant les changements les plus importants de cette version.

  • Linux (kernel) 2.6.31
  • GNOME 2.28
  • KDE 4.3
  • Theora 1.1
  • xserver 1.7
  • Thunderbird 3.0 beta4
  • PulseAudio 0.9.19
  • NetBeans 6.7.1
  • Eclipse 3.5.0
  • PHP 5.3
  • Perl 6

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